En tant qu’aidant d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer, vous savez sans doute à quel point cette tâche peut être difficile et frustrante. Les changements de comportement, la répétition de questions, la perte de mémoire, tout cela peut mettre votre patience à rude épreuve. Mais j’ai une bonne nouvelle pour vous : il existe des stratégies qui peuvent vous aider à développer votre patience, à mieux gérer votre stress et à améliorer votre bien-être en tant qu’aidant.
Dans cet article, je vais vous présenter trois stratégies pour développer votre patience. Je commencerai par une première étape essentielle : s’arrêter et s’observer. J’aborderai ensuite l’importance de la respiration pour vous aider à retrouver votre calme intérieur. Enfin, nous verrons comment faire preuve d’auto-compassion pour mieux gérer les situations difficiles.
L’accompagnement d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer peut être très éprouvant. Ces stratégies pourront vous aider à mieux gérer votre stress et retrouver votre énergie. Alors, installez-vous confortablement, prenez une grande inspiration, et découvrez ces techniques pour développer votre patience en tant qu’aidant.
S’arrêter à s’observer
En tant qu’aidant d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, il est facile de se laisser submerger par le stress, la colère et la frustration. Les comportements de la personne atteinte de la maladie peuvent être imprévisibles et difficiles à gérer, ce qui peut causer des émotions intenses chez les aidants. C’est pourquoi il est important de prendre le temps de s’arrêter et de s’observer pour mieux comprendre ces émotions et les gérer efficacement.
La première stratégie dont je voulais vous parler pour développer votre patience en tant qu’aidant est donc de s’arrêter et de s’observer. Cela va vous aider pour prendre le temps de comprendre ce qui déclenche le stress, la colère et la frustration chez vous. Cela peut être des comportements de votre proche, des événements stressants dans votre vie personnelle ou professionnelle, ou même des pensées et des croyances négatives que vous avez sur vous-même.
En étant conscient de ces déclencheurs, vous pouvez mieux les anticiper et les gérer. Par exemple, si vous savez que vous êtes facilement frustré lorsque votre proche répète la même question plusieurs fois, vous pouvez anticiper cette situation et vous préparer mentalement à y faire face de manière calme et patiente.
Prendre le temps de s’arrêter et de s’observer ne signifie pas que vous devez supprimer toutes vos émotions négatives. Au contraire, il est important de reconnaître et d’accueillir ces émotions pour mieux les gérer. Prenez le temps de vous asseoir, de vous poser et de ressentir ces émotions sans jugement. Cela peut vous aider à mieux comprendre ces émotions et à les gérer de manière plus efficace.
Pour cela, je vous recommande la méthode STOP. La méthode STOP est une technique qui peut être très utile pour développer sa patience en tant qu’aidant. Cette technique est simple, mais efficace pour s’arrêter et prendre du recul lorsque nous sommes confrontés à des situations stressantes ou frustrantes.
La méthode STOP signifie Stop, Temps, Observation et Présence. Je vais vous expliquer comment pratiquer cette méthode :
Tout d’abord, il faut s’arrêter (STOP). Cela signifie de faire une pause et d’arrêter l’activité que vous êtes en train de faire.
Ensuite, T comme Temps : Concentrez-vous sur votre respiration. Prenez une profonde inspiration. Cela peut aider à calmer votre esprit et à ralentir votre rythme cardiaque.
Ensuite, O comme Observation. Observez vos pensées et vos émotions. Prenez note de ce que vous ressentez et de ce que vous pensez.
Enfin, P comme Présence. Restez en contact avec vos sensations et émotions puis décidez de la meilleure façon de procéder, d’agir dans la situation frustrante que vous rencontrez.
Voici un exemple concret de la méthode STOP : vous êtes en train de faire du ménage dans la maison. Votre proche arrive dans la pièce et farfouille dans les tiroirs et les placards, posant différents objets au sol ou sur la table. Vous lui proposez d’aller s’installer dans une autre pièce, pour regarder la télévision. Il revient dans la même pièce 5 minutes plus tard et recommence à farfouiller. Vous commencez à perdre patience et à être agacé. À ce stade, vous pouvez utiliser la méthode STOP. Arrêtez ce que vous êtes en train de faire, prenez une profonde inspiration, observez vos pensées et vos émotions. Vous pouvez remarquer que vous êtes stressé et frustré, mais que votre proche est également stressé et anxieux. Ensuite, décidez de la meilleure façon de procéder. Vous pouvez peut-être demander à votre proche de passer le balai dans la pièce, lui proposer de s’installer dans un fauteuil tout en en écoutant de la musique, ou vous pouvez peut-être prendre un temps pour discuter avec votre proche et essayer de comprendre pour quelle raison il farfouille : cherche-t-il un objet, veut-il vous aider… ?
En utilisant cette première stratégie qui est de s’arrêter et de s’observer et en pratiquant la méthode STOP régulièrement, vous pouvez développer une meilleure compréhension de vous-même et de vos émotions, prendre du recul et prendre des décisions plus réfléchies. Cela qui peut vous aider à mieux gérer les comportements imprévisibles de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
La respiration
La deuxième stratégie est d’utiliser la respiration pour retrouver un calme intérieur. La respiration est un outil simple mais puissant pour aider à développer sa patience en tant qu’aidant. Tout d’abord, la respiration profonde peut aider à réduire le stress et l’anxiété, qui sont des facteurs qui peuvent contribuer à la perte de patience. En prenant le temps de respirer profondément, les aidants peuvent apaiser leur esprit et leur corps, ce qui peut les aider à rester calmes et patients, même lorsque les choses deviennent difficiles.
La respiration peut être utilisée comme une technique pour gérer les émotions fortes, comme la colère ou la frustration, qui peuvent souvent entraîner une perte de patience. En pratiquant la respiration profonde et consciente, vous pouvez réduire votre niveau de stress et retrouver votre calme intérieur, ce qui peut vous aider à éviter de réagir de manière impulsive ou émotionnelle.
La technique de la crise de calme est un excellent moyen d’utiliser la respiration pour gérer nos émotions. Lorsque nous sommes confrontés à une situation difficile ou frustrante, nous pouvons prendre une pause et nous concentrer sur notre respiration. En respirant profondément et en prenant conscience de notre souffle, nous pouvons réduire notre niveau de stress et retrouver notre calme intérieur.
La crise de calme est une technique qui peut vous aider à mettre en pratique la respiration consciente. Cette technique peut être particulièrement utile lorsque vous vous sentez dépassés par vos émotions ou lorsque vous avez besoin de prendre une pause pour éviter de perdre patience. Si vous souhaitez utiliser et expérimenter cette crise de calme, je vous laisse un lien vers une de mes vidéos : (141) Une stratégie pour garder son calme : la crise de calme – YouTube
En résumé, la respiration est un outil puissant pour vous aider à développer sa patience en tant qu’aidant. En pratiquant la respiration profonde et consciente, vous pouvez réduire votre stress, cultiver la pleine conscience et gérer les émotions fortes. La crise de calme est une technique pratique qui peut aider à mettre en pratique la respiration consciente dans votre vie quotidienne.
Accepter son imperfection et faire preuve d’auto-compassion
Il est important de reconnaître que nous ne sommes pas parfaits et que nous avons tous des faiblesses. En tant qu’aidant, vous avez peut-être tendance à vouloir tout faire parfaitement pour votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer, mais cela peut souvent mener à des niveaux de stress et de frustration élevés lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu. En acceptant vos imperfections, vous pouvez vous libérer de la pression que vous mettez sur vous-mêmes. Cela peut aussi vous aider à apprendre à vous concentrer sur les choses que vous faîtes bien plutôt que sur vos erreurs, ce qui peut vous aider à renforcer votre confiance en vous-mêmes.
Faire preuve d’auto-compassion signifie d’abord comprendre que nous sommes tous humains et que nous faisons tous des erreurs. Nous avons tendance à être plus tolérants envers nos amis et notre famille lorsque nous voyons qu’ils traversent des moments difficiles, mais nous avons souvent du mal à nous accorder la même gentillesse à nous-mêmes.
Cela peut être particulièrement difficile en tant qu’aidant, car vous pouvez peut-être vous sentir responsables des difficultés rencontrées par la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Vous pouvez vous blâmer pour les moments où vous avez perdu patience ou vous avez eu le sentiment de ne pas vous être montrés à la hauteur de la situation.
C’est pourquoi il est important de pratiquer l’auto-compassion. Il s’agit de se parler à soi-même avec bienveillance et de se traiter comme on traiterait un ami proche dans la même situation. Au lieu de se critiquer sévèrement pour une erreur ou un moment de faiblesse, il est important de se rappeler que cela fait partie de l’expérience humaine et que nous sommes tous en train d’apprendre et de grandir.
L’auto-compassion peut également nous aider à mieux faire face aux situations difficiles. Plutôt que de se laisser submerger par des pensées négatives et des jugements durs envers nous-mêmes, nous pouvons apprendre à nous offrir des paroles réconfortantes et positives. Cela peut nous aider à retrouver notre calme intérieur et à repartir sur de bonnes bases.
En somme, faire preuve d’auto-compassion peut être une stratégie puissante pour développer sa patience en tant qu’aidant. Cela peut vous aider à être plus tolérants envers vous-mêmes.
J’espère que ces stratégies pour développer votre patience en tant qu’aidant vous seront utiles et vous aideront à mieux gérer les situations difficiles. Il est important de se rappeler que ces stratégies ne sont pas des solutions magiques à tous les problèmes, mais elles peuvent être un outil utile pour gérer vos émotions et développer votre patience en tant qu’aidant. En utilisant régulièrement ces stratégies, vous pouvez améliorer votre capacité à gérer vos émotions et à faire face aux défis de l’accompagnement d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer.
N’oubliez pas qu’il est important de prendre soin de vous et de votre bien-être, afin de pouvoir continuer à accompagner votre proche dans les meilleures conditions possibles.
Rappelez-vous que la patience est une qualité qui peut être développée avec de la pratique et de la persévérance. En utilisant ces stratégies régulièrement, vous pourrez améliorer votre capacité à gérer vos émotions et à faire face aux défis de l’accompagnement d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer.